Forcing laughter, faking smiles (r)

Citation :

There I was again tonight, forcing laughter, faking smiles
Same old, tired place lonely place
Walls of insincerity, shifting eyes and vacancy
Vanished when I saw your face
lovebirds on bazzart

Julian se plaça face au miroir placé dans le couloir, il soupira un bon coup, vérifia que tout allait bien, que sa chemise était bien repassé et sa veste bien ajustée. Son tailleur y avait passé longtemps mais connaissant sa mère, Julian savait qu'elle trouverait surement quelque chose à redire. Enfin, étant donné qu'il comptait se rendre à ce repas avec Erin, ce n'était pas sûr que sa mère fasse une remarque sur son costume. À vrai dire, il était même bien plus sûr qu'elle fasse une remarque à sa future belle-fille qu'à son fils. Certes la couleur du tissu choisi ne lui plairait peut-être, mais elle préférera sans aucune hésitation faire une remarque sur la robe soit disant trop provocante de la jeune brune. Il décida donc que son costume irait très bien pour ce déjeuner. Il passa la main dans ses cheveux, pencha la tête à droite puis à gauche. Tout lui semblait bien. La tête haute, il avança alors vers le Ritz-Carlton Lounge où il avait rendez-vous à 12 heures tapantes avec sa mère et sa fiancée quand il sentit alors dans sa poche son portable vibrer. Sans trop d'attente, il saisit l'appareil et le porta à son oreille : C'était sa mère, lui annonça je-ne-sais-quoi chez Chanel et qu'elle devait ABBBSOLUUUMENT y aller sans tarder et qu'elle serait là à peine une demi-heure plus tard que prévu. « D'accord, mère. [...] oui, oui. À tout à l'heure, oui [...] D'accord, j'y penserait, oui. À tout de suite [...] Mère ... Oui ? Oui. Oui, en revoir. » Il raccrocha enfin, se retenant de toutes ses forces de ne pas soupirer, c'était quand même sa mère. Il regarda alors l'heure inscrite en grosses lettres sur son téléphone avant de le ranger : 11:56. Il avait le temps de se rendre au restaurant à l'heure fixée avec Erin, sans même avoir à se dépêcher. Il salua quelques clients habituels en passant dans les nombreux couloirs luxueux de l'hôtel. Il arriva au Ritz-Carlton Loungue avec deux minutes d'avance et à peine fut-il arrivé qu'on le conduit vers la table où il mangeait toujours. Il avait ses habitudes à l'hôtel. Son oncle étant le propriétaire, il avait pleins de petits privilèges ici. Le Ritz-Carlton était déjà un de ses hôtels où toutes tes moindres désirs sont exaucés presque dans la seconde alors je vous laisse même pas imaginer la vie des privilégiés. Julian pris donc place dans l'un des trois sièges présents autour de la table. Il était un peu anxieux à cause de ce repas, il savait que sa mère ne portait pas spécialement Erin dans son cœur et pareil pour Erin, seulement cette dernière se contentait de ne pas en parler et heureusement pour elle, elle n'aurait jamais oser dire quoi que ce soit à la mère de Jules. Si elle venait un jour à le faire, Julian était persuadé qu'il ne pourrait plus jamais la revoir et ça peu importe si il n'était plus un gosse mais presque âgé de vingt-huit ans et que sa mère n'avait jamais vraiment contrôlé sa vie -puisque à vrai elle ne s'était jamais vraiment soucier de sa vie - il savait que si Erin venait à dire du mal ou rien qu'en insinuer d'une manière ou d'une autre de 'cette grande dame' comme elle aimait se considérer, elle ne pourrait plus jamais s'approcher d'un Fitzgerald à mois de dix mètres. Mais comme je le disais, heureusement pour Jules, Erin avait un minimum de respect pour sa future belle-mère et aussi pour son fiancé pour ne pas dire du mal de sa mère comme cette dernière ne se gênait pas de faire de sa fiancé. Julian jeta alors un coup d’œil à sa montre : 11h59. Erin devrait être là d'une seconde à l'autre connaissant la ponctualité habituelle et l'impatience de sa future belle-mère.

Erin soupira. Elle allait devoir, encore une fois, affronter sa belle-mère. Cette femme qui ne cessait de la voir comme une personne vulgaire et sans réel intérêt. Pourtant, Erin n'avait rien fait pour éveiller cette animosité en la famille Fitzgerald. Elle était fortunée, elle aussi, et savait se comporter comme une fille bien-élevée. Peut-être était-ce son physique qui avait suscité tant de haine. Peu importait. La jeune femme s'assumait en tant que telle et n'en avait que faire de ce que l'on pouvait penser d'elle. Du moins, presque. Car, sa belle-famille n'y allait pas de main morte avec elle. Combien de fois avait-elle dû faire face à des critiques concernant sa façon de s'habiller ou bien même concernant les quelques tatouages qui ornaient son frêle corps ? Erin ne les comptait même plus. Elle se contentait de répondre par un sourire timide qui cachait en réalité une grande plaie. Elle était blessée et las d'être à la fois jugée et blâmée pour des choses aussi subtiles. D'ailleurs, si l'amour qu'elle portait pour Julian n'était pas aussi grand, elle aurait déjà claqué la porte depuis belle lurette. Mais, il comptait beaucoup trop pour elle, pour qu'elle se résigne à s'enfuir. Il valait la peine qu'elle subisse cela à longueur de journée. Ainsi, vers onze heures, la jeune femme abandonna son bureau de comptable pour se rendre chez elle. Évidemment, sa tenue n'était pas convenue pour un repas avec belle-maman. Non, ce tailleur de chez Gucci et ses escarpins Louboutin ne faisaient pas le poids face à la robe Versace qu'elle avait accrochée sur un cintre le matin même. Et, ce n'était même pas la peine d'évoquer sa chevelure parfaitement coiffée. Non, il fallait qu'elle redresse tout cela. La jeune femme avait toujours le droit à la même rengaine. Elle préparait, désormais, tout une journée à l'avance. Les coups de onze heures trente sonnèrent. Erin monta sur ses talons hauts, parfaitement assortis à sa tenue et quitta son domicile. Elle descendit furtivement les quelques marches qui séparaient son appartement du rez-de-chaussée, et grimpa dans sa voiture, rangée devant la porte de l'immeuble. 11:34. La belle soupira. Elle avait le temps de passer à la boulangerie au préalable. Car ce n'était pas le déjeuner avec belle-maman qui allait assouvir sa faim. Elle allait devoir se contenter d'une salade pour cette fois. Non pas qu'elle était une grosse mangeuse puisqu'elle s'imposait volontairement un régime draconien une semaine par mois, mais aujourd'hui, son estomac criait famine. Une fois passée chez le boulanger, Erin regagna son véhicule. 11:46. Elle croqua dans son sandwich trois fois, avant de ranger ce dernier dans la boîte à gant. Comme si ce qu'elle venait de faire était honteux. Elle jeta un dernier coup d’œil à sa montre. 11:55. La jeune femme écarquilla les yeux. Dieu merci, elle était déjà presque arrivée. Ainsi, à 11:59, elle se trouva devant Julian, les joues écarlates. « Nom de Dieu. » Elle se retint d'évoquer le retard de sa belle-mère, mais remercia intérieurement le bon Dieu. La jeune femme vint déposer un baiser sur les lèvres de son fiancé, et prit place sur une des deux chaises libres. Elle soupira un grand coup avant de tendre sa veste, ainsi que son sac, au garçon de service.

11h59. Julian tapotait nerveusement sur le cadrant de sa montre, il regardait l'aiguille des seconds avancer doucement puis redressa la tête sans pour autant arrêter de tapoter contre le cadran. Il vit alors apparaître sa fiancé à l'horizon. Il la regarda fixement pendant une dizaine de secondes : Elle était vraiment magnifique. En un sens, Julian se demandait comment sa mère pouvait bien reprocher quoi que ce soit au physique de la jeune femme, certes elle ne rentrait pas tout à fait dans le moule de la parfaite Fitzgerald qui avait l'habitude d'accueillir des poupées de cire, immaculée de toutes sorte de tatouage, mais Erin était une femme magnifique et malgré tout ce que pouvait dire sa mère, elle pouvait être très classe, Julian ne voyait pas non plus ce que sa famille pouvait bien reproche à son caractère ou à sa classe sociale puisque la jeune femme faisait tous les efforts qu'elle pouvait pour lui plaire et même si sa fortune était loin de celle des Fitzgerald, elle vivait très bien sa vie avant de rencontrer Jules. Ce n'était pas comme si elle était en déficit sur tous les comptes en banque qu'elle aurait possiblement pu ouvrir à force de faire du shopping, non, c'était une jeune femme indépendante qui vivait sans l'aide de personne et qui pouvait s'autoriser presque tout qui lui chantait - je pense que le 'presque' est utile dans la mesure où la jeune femme se mettait avec des envies tout à fait hors de prix tel qu'un château, une dizaine d'hélicoptère ou je ne sais quoi ; elle avait tout à fait de quoi vivre bien plus que correctement. « Nom de Dieu. » lâcha le jeune femme. Vu la couleur de ses joues, la jeune femme avait vraiment du se dépêcher pour venir ici. Julian supposait qu'elle savait très bien toutes les remarques que lui aurait adressées sa belle-mère si elle était arrivée avec ne serait-ce qu'une minute de retard. Enfin, pas aujourd'hui puisque c'était la mère de son fiancé qui semblait ne pas pointer son nez au rendez-vous fixé. Erin déposa un tendre baiser sur les lèvres de son fiancé pour le saluer. Elle prit rapidement place dans l'un des fauteuils libres autour de la table. Elle fut à peine assise que le garçon de service tendait le bras tout à fait prêt à attraper la veste et le sac de la jeune femme. Il les prit avec un grand sourire et salua d'un mouvement de tête le couple avant de prendre congé. Julian sourit alors à sa fiancée avant de l'informer sur la situation de sa mère : « Mère sera là d'ici une demi-heure. Elle avait une offre qu'elle ne pouvait pas manquer. » déclara t-il en levant les sourcils légèrement exaspéré. Il devait avouer que le retard de sa mère le gênait mais le respect qu'il avait pour elle l'empêcher bien de le dire et ça même à sa propre fiancée. Erin le connaissait pourtant assez pour savoir ce qu'il pensait sur le sujet. « Elle fait du shopping ... » précisa t-il alors 'l'offre qu'elle ne pouvait pas manquer' bien que Erin même si elle n'était pas la meilleure amie de sa future belle-mère, savait que c'était une grosse dépensière et qu'elle avait une grosse tendance à faire beaucoup, mais alors beaucoup de shopping. Ce n'était pas la première fois qu'elle arrivait en retard ou tout simplement annulait cinq minutes avant un déjeuner prévus avec le jeune couple pour pouvoir faire un peu de shopping. Julian n'était pas vraiment sûr que ça gênait Erin.

« Mère sera là d'ici une demi-heure. Elle avait une offre qu'elle ne pouvait pas manquer. » La jeune femme ne put se contenir de sourire. Un sourire qu'elle dissimula en baissant la tête. Elle ne voulait pas que Julian remarque la joie qu'elle avait éprouvé en entendant ces quelques mots. « Elle fait du shopping... », renchérit le jeune homme. Erin posa sa main sur la sienne, et lui adressa un sourire qu'elle arbora fièrement cette fois. « C'est une femme, chéri. C'est normal. » Ses paroles ne rejoignaient pas ses pensées. Au fond d'elle, la jeune femme blâmait sa belle-mère qui aurait, sans peine, consacré sa famille pour un sac Longchamps. « On pourrait peut-être parler des préparatifs du mariage, en attendant. », dit-elle en dessinant avec ses doigts un sac au serveur qui réapparut, quelques secondes plus tard, l'accessoire en question dans les mains. « Merci, Lionel. » Erin était souvent perçue comme une femme méprisante et arrogante. Pourtant, la réalité en était tout autre. Non, la jeune femme manquait simplement de confiance en elle. Et cela lui jouait des tours. Beaucoup percevaient cette timidité comme de la sournoiserie. Et sa plastique de rêve ne faisait qu'encourager l'opinion des gens sur son comportement. Ainsi, le serveur s'en alla, affichant un regard noir en direction de la jeune femme. Qu'attendait-il au juste ? Qu'elle vienne lui baiser les pieds ? Un simple "merci" ne lui suffisait-il, donc, pas ? Peut-être aurait-elle dû sourire ou lui adresser un regard. « J'ai pensé qu'on pourrait, peut-être, avancer la date. », déclara-t-elle en débarrassant son sac de l'énorme classeur qu'elle trainait partout avec elle. Son mariage. La jeune femme préparait cet évènement depuis des mois. Julian et elle ne se connaissait que depuis un an à peine, et, pourtant, elle l'aimait comme si ils avaient passé les quinze dernières années ensemble. Erin plongea son regard dans celui de son fiancé. Malgré le temps qui séparait leur rencontre de ce jour, la jeune femme ressentait encore l'effet que procuraient ces papillons dans son ventre. « J'ai jeté un œil aux préparatifs, ce matin, et je me suis rendue compte que tout était presque déjà prêt. », renchérit-elle. Elle enlaça leurs dix doigts, à l'affût d'une réponse. La jeune femme appréhendait sa réaction. A l'origine, ce mariage, c'était son idée. Avant elle, Julian n'était qu'un vil dragueur qui faisait le tour des bars à la recherche de femmes à mettre dans son lit, sous le nom de Jules Mahone. Sûrement un moyen de tester sa technique de séduction. Donc, le mariage, au départ, il était n'était pas réellement pour. Mais, avec le temps et des arguments en béton, Erin avait réussi à le persuader que s'unir devant monsieur le maire était sûrement la meilleure chose à faire, pour eux. De plus, la jeune femme envisageait déjà de fonder une famille- projet dont elle n'avait pas encore parlé à son homme- mais n'imaginait pas une seule seconde arborer un ventre fraîchement rebondi avant de s'être fait passer la bague au doigt. Sournoise et manipulatrice, me diriez-vous. Mais quelle femme, digne de ce nom, n'aurait-elle pas agi de la sorte pour garder dans ses filets un homme tel que Julian Fitzgerald ? Car ce ne sont pas les briseuses de couples, autour d'elle, qui manquent.

Julian sentit la main de sa fiancée se poser sur la sienne avec compassion. Elle lui sourit avant de déclarer d'une voix douce : « C'est une femme, chéri. C'est normal. » Ce n'était pas tous les jours qu'Erin défendait sa future belle-mère et Julian dut avouer que en un sens, ça lui faisait plaisir que pour une fois, sa fiancé comprenne sa mère et en vienne même à se trouver un point commun et ça même si elles partageaient aussi ce point commun avec la moitié féminine de la planète. C'était déjà ça, non ? Oui, quelque fois Julian était vraiment désespéré et croyait que jamais, oh grand jamais, sa mère et future femme ne trouvent quelque chose de quoi parler. C'était surement un peu pathétique mais il préférait s'accrocher au positif et dans cette situation, il se voyait accrocher au néant. « On pourrait peut-être parler des préparatifs du mariage, en attendant. » changea alors de sujet Erin. Elle se retourna alors Lionel ou était-ce Léon - quelque fois la mémoire de Julian sur lui faisait vraiment défaut sur ce genre de chose, enfin peu importe, Erin se retourna vers le serveur qui s'appelait Lionel comme Erin le rappela à son fiancé en remerciant l'employé et elle lui dessina un sac. En à peine quelques secondes, le sac de la jeune brune lui était rendu. « Merci, Lionel. » Le serveur quitta rapidement le table, s'éloignant surveiller l'arrivée de possible client. « Je t'écoute. » déclara Julian en regardant Erin sortir son énorme classeur de son pauvre sac. Julian se demandait comment la jeune femme pouvait bien trimballer autant à chacun de ses mouvements. Julian la savait très excitée pour ce mariage, surement plus qu'il ne l'était, mais il ne comprenait pas la nécessité de l'avoir sous son bras à tout moment de la journée. Surement que ce classeur représentait leur mariage, il y avait tous les détails dedans et plus le classeur s'épaississait, mois la date du mariage était loin. « J'ai pensé qu'on pourrait, peut-être, avancer la date. » affirma alors la jeune brune. Cela étonnait plutôt Julian. Ils avaient choisi la date ensemble il y a bien longtemps et il ne voyait pas vraiment d'intérêt à la changer, surtout que l'été allait venir plutôt vite et donc le mariage aussi. Le temps passait drôlement vite et en plus avant le mariage, il y aurait toute ce sera la saison, les vacances et ce sera la folie à l'hôtel, de quoi de faire passer le temps encore plus vite. Il ne voyait donc pas vraiment d'avantages à changer la date mais il était sûr d'avance que la jeune femme avait un tas d'arguments, un tas d'arguments qui tiendront tous la route et qui comme pour leurs fiançailles avaient de grandes chances de le faire changer d'avis ou du moins le faire considérer la chose de très près. C'était un point qu'il n'était pas sûr de vouloir en sa femme, cette incroyable capacité à le rallier à son avis et à le faire changer d'avis sur des choses dont personne n'aurait pu lui faire envisager de changer sa vision des choses. « J'ai jeté un œil aux préparatifs, ce matin, et je me suis rendue compte que tout était presque déjà prêt. » Elle entrelaça alors ses doigts avec ceux de Julian et attendait une réponse ou ne serait-ce qu'une réaction de la part de son futur mari. « On s'était mis d'accord pour se marier à la fin de l'été. » déclara t-il tout au sachant que sa fiancé était là quand ils en avaient parlé et le savait donc autant que lui et qu'elle avait surement quelque chose à répondre à ça. Julian ne lui laissa pas le temps de répondre et déclara : « Et tu sais aussi que ma mère adore les mariages d'août. » Oh, sa mère, ça, ça allait plaire à Erin ...